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Méditation: RES et REV interpellent le Valais

Plusieurs parents d’élèves du canton du Valais ont informé le Réseau évangélique valaisan (REV) et suisse (RES) que dans les écoles primaires du canton, les élèves se voyaient proposer des temps de méditation en guise de « retour au calme » dans les classes. Un article dans l’édition du 9 septembre du quotidien Le Matin,(photo), s’est également fait l’écho de cette pratique. Dans cet article, on découvrait une personne active dans le canton du Valais qui « a passé 18 ans à se former en Inde » et qui enseigne aujourd’hui « la mindfullness » / « pleine conscience » aux enseignants du primaire et qui intervient elle-même directement dans les classes de l’école publique. 

La mindfullness: pas spirituelle?
La question de savoir si cette pratique issue des religions orientales comporte une dimension spirituelle fait débat. Telle qu’utilisée dans le milieu scolaire ou médical, elle serait laicisée et n’aurait plus rien de religieux. Elle consiste essentiellement à prendre un temps de respiration, les yeux fermés, afin d’être à l’écoute de ce qui se passe en soi – respiration, sensations corporelles, pensées – mais aussi, autour de soi – sons, odeurs… – et à se concentrer ainsi sur les sensations.

L’interpellation du REV + RES
Les présidents du REV et du RES, M. Philippe Rothenbühler et M. Jean-Luc Ziehli, se sont adressés par courrier au chef de l’enseignement obligatoire au Valais, M. Jean-Philippe Lonfat, afin d’en savoir plus. En effet, le REV et le RES, tout en se réjouissant du souci de chercher le meilleur moyen possible pour que les élèves apprennent à canaliser leur énergie, se sont interrogés sur la pertinence de proposer une pratique ouvertement issue du bouddhisme à l’école. « En tant que chrétiens, nous privilégions d’autres approches de la méditation qui, plutôt que de « faire le vide » et trouver les réponses en soi-même (intériorité), consistent à « faire le plein » en se tournant vers Dieu, source de notre paix (extériorité). », peut-on lire dans ce courrier. Avant de rajouter que « nous aimerions demander à votre service de bien vouloir nous préciser les mesures prises pour s’assurer que la neutralité de l’école soit garantie. Le cas échéant, nous demandons à ce que le service de l’enseignement obligatoire prenne les dispositions nécessaires pour veiller au maintien de la neutralité religieuse de l’école publique. »

La réponse du canton valaisan
Dans une réponse datée du  14 novembre, M. Lonfat répond en justifiant la pratique de la méditation: « Comme vous le mentionnez très justement, l’instauration d’une discipline de classe propice aux apprentissages nécessite des stratégies et des approches qui dépassent les rapports d’autorité. C’est dans ce sens que certaines de nos écoles proposent, parmi plusieurs stratégies possibles, un temps de méditation et de silence afin d’obtenir le retour au calme. »

Sur la dimension spirituelle de ce type de pratique, le canton se veut rassurant: « Si des similitudes peuvent être perçues avec des pratiques d’ordre spirituel, cette démarche a pour seul but d’aider l’élève à se recentrer sur les tâches scolaires qui l’attendent. Il va de soi que nous ne saurions tolérer une quelconque dérive prosélyte et il revient à l’inspectorat d’y veiller. »

Sur la question de la neutralité, le Chef de service précise par ailleurs que « l’Ecole valaisanne n’est pas neutre car elle collabore avec les Eglises officielles pour toutes les questions de l’enseignement du fait religieux. »

Reconnaissance et vigilance
Le REV et le RES ont remercié le canton du Valais pour cette réponse. Ils sont reconnaissants du fait que l’inspectorat soit chargé de veiller contre toute dérive prosélyte ou toute pratique qui s’écarteraient du but premier de l’école. Si dans la pratique, des méditations comportant une dimension spirituelle sont signalées par des parents d’élèves, REV et RES ne manqueront pas d’alerter les autorités scolaires compétentes.