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Loi sur les étrangers et loi sur l’asile

Partisans et opposants s’affrontent sur la question de la nouvelle loi sur les étrangers et de la révision de la loi sur l’asile. D’un côté, il y a ceux qui pensent qu’il faut d’abord assurer l’ordre, lutter contre les abus, et améliorer l’intégration des étrangers. De l’autre, ceux qui pensent qu’une ligne rouge a été franchie et que ces deux lois représentent la fin de la tradition humanitaire de la Suisse : ils craignent pour le respect des droits de l’Homme.

Avec la nouvelle loi sur l’asile, le fonctionnaire qui se trouvera en face d’un requérant d’asile sera sollicité à l’extrême. Il sera essentiel, pour les œuvres d’entraide, non seulement de soutenir les requérants d’asile, mais également d’accompagner de manière critique l’employé chargé de traiter les dossiers.

Alors que les Eglises nationales s’expriment contre l’acceptation de la nouvelle loi pour les étrangers et pour les demandeurs d’asile, la commission de l’Alliance évangélique suisse allemande pour le travail interculturel (AGIK), regroupant plusieurs organisations travaillant parmi les étrangers, s’exprime prudemment en faveur d’un oui de nature pragmatique, même si elle reconnaît et regrette vivement qu’il y ait des points faibles.

Pour sa part, le Conseil du Réseau évangélique ne tient pas à formuler une recommandation de vote pour le 24 septembre, mais il encourage vivement les chrétiennes et chrétiens de Suisse romande de prendre le temps d’étudier les conséquences de leur choix avant de voter en âme et conscience, et non de manière émotionnelle.

Pour aider l’électeur à se faire une opinion fondée, le Conseil du Réseau évangélique publie une prise de position dans laquelle deux politiciens chrétiens engagés, partisan et adversaire, échangent leurs convictions. D’un côté Walter Donzé, conseiller national PEV, soutient la nouvelle loi. De l’autre, Claude Ruey, conseiller national libéral, s’y oppose.

Le Conseil du Réseau évangélique suisse voit clairement la nécessité d’intervenir dans la loi actuelle. Il estime néanmoins que les risques de dérive et de renvois indus sont plus importants que les avantages procurés par la nouvelle loi. Ceci dit, quelle que soit la décision du peuple le 24 septembre, le défi principal résidera dans la manière d’appliquer la loi. Il faudra tout entreprendre pour défendre les vrais réfugiés qui sont dans une situation où leur intégrité physique est menacée. Il s’agit d’éviter les incidents inhumains que nous avons connus au cours de la deuxième guerre mondiale lors du refoulement de réfugiés.