Lors de la conférence interculturelle nationale organisée à Berne le 15 novembre 2025 sous le slogan « Interculturel – mieux ensemble », 90 personnes ont reçu de précieuses pistes de réflexion sur la manière dont les Églises en Suisse peuvent s’ouvrir et rester ouvertes à l’interculturalité. La diversité du travail interculturel des communautés dans notre pays a également été mise en évidence. Un orateur de Suisse romande, Yves Bulundwe, a impressionné les participant-es.
Pour commencer, Egzon Shala, responsable interculturel de la SEA, a montré ce qu’implique une culture de disciple dans les Églises et les communautés, notamment en ce qui concerne les personnes issues de l’immigration. « Si une communauté ne se développe pas et n’établit pas une culture de disciple, elle perdra progressivement les migrants et les réfugiés en son sein et évoluera vers une communauté monoculturelle », a-t-il averti. Selon Egzon Shala, Jésus et son appel dans Marc 2.14 « Viens, suis-moi » sont au cœur de ce processus. Nous sommes et restons des disciples de Jésus et accompagnons les autres dans leur cheminement à sa suite, par l’enseignement, des rencontres en petits groupes, le partage de vie et le service mutuel. Les Suisses en particulier sont appelés à entretenir des relations non seulement le dimanche, mais aussi pendant la semaine, à créer de la proximité et à être accessibles.
Yves Bulundwe, fondateur et pasteur de l’Église Home Church Lausanne, a impressionné les participant-es en les entraînant dans son propre processus de recherche d’identité. Il a posé la question suivante : « Où puis-je trouver mon identité, qu’est-ce qui me définit ? » et a raconté comment, dans sa jeunesse, il avait tenté en vain de trouver son identité dans sa langue, sa couleur de peau, ses vêtements et ses goûts musicaux. Selon Yves Bulundwe, les êtres humains ne trouvent leur véritable identité que dans ce que Dieu dit d’eux : ils sont ses enfants bien-aimés ! Il a également souligné l’importance de développer une culture du royaume de Dieu dans les communautés et de ne pas mettre l’accent sur la culture d’origine des membres. « Une Église qui se construit sur l’origine de ses membres empêche les personnes issues d’autres cultures de se sentir les bienvenues. »
Un engagement interculturel important
Avant la pause de midi, des collaborateurs de différentes communautés et œuvres de Berne ont présenté leurs offres interculturelles. Il était impressionnant de voir combien de communautés de la région sont actives sur le plan interculturel et s’engagent depuis longtemps en faveur des réfugiés et des migrants.
L’après-midi, les participant-es sont sortis dans la ville pendant une heure. Ils ont distribué des Bibles et des invitations à des rendez-vous-vous interculturels, échangés, proposé la prière et parcouru les rues en bénissant les gens. Le souhait pour la conférence était d’être également une bénédiction pour Berne. Ainsi, la partie pratique a été mise en œuvre par des actions et des prières sur place.
Johannes Müller fait ses adieux
Martin Vögelin et Johannes Müller ont ensuite retracé l’histoire du travail interculturel en Suisse, qui a vu le jour parmi les saisonniers italiens. Johannes Müller, qui a atteint l’âge de la retraite il y a quelques semaines, a été remercié solennellement par Andi Bachmann-Roth, co-secrétaire général de la SEA, pour ses nombreuses années d’activité interculturelle au sein de MEOS et de l’équipe de coordination du groupe de travail interculturel SEA-RES. Trois ateliers passionnants ainsi qu’un temps de louange et de prière ont complété cette intéressante conférence qui a apporté de précieuses impulsions aux participants.
Légende image: Egzon Shala (à gauche) et Andi Bachmann-Roth (à droite) ont rendu hommage à Johannes Müller pour son engagement de longue date dans le domaine interculturel, notamment au sein de l’équipe de coordination du groupe de travail interculturel SEA-RES.