Le 24 janvier 2025, de 9h30 à 11h30, se tiendra à Montmirail, la 3ème conférence de redevabilité des signataires de la charte Ensemble contre les comportements transgressifs (ECCT). Ce rendez-vous revêt une importance forte pour les fédérations, organisations et réseaux chrétiens en Suisse romande, car il représente un point d’étape dans la mise en œuvre des engagements pris en décembre 2022, au lendemain de la création de la charte. Cette rencontre permettra de faire le bilan des actions entreprises depuis la dernière conférence, d’évaluer l’état d’avancement des initiatives et de réaffirmer l’engagement de l’Église dans la lutte contre les abus et la protection des personnes vulnérables au sein de ses communautés.
Un moment de redevabilité et de bienveillance
La conférence sera l’occasion de revenir sur les progrès réalisés en matière de prévention des comportements transgressifs et de gestion de crise en cas d’abus. Le cœur des échanges portera sur les documents internes que chaque signataire a ou est en train de finaliser pour expliciter les protocoles contextualisés de prévention et les stratégies de gestion des crises. Ces documents sont essentiels pour garantir une réponse appropriée et cohérente face aux abus, ainsi qu’une culture d’intégrité et de responsabilité au sein des différentes communautés et réseaux évangéliques. Si certains signataires ont déjà finalisé leurs documents, beaucoup sont encore en phase de finalisation. La conférence permettra donc un échange de bonnes pratiques et d’expériences entre les différentes parties prenantes, dans le but d’harmoniser les démarches et d’assurer une efficacité maximale dans la mise en œuvre de la charte.
Un enjeu de crédibilité pour l’Église évangélique
Cette conférence de redevabilité intervient dans un contexte particulièrement délicat pour les milieux évangéliques et chrétiens, qui sont de plus en plus scrutés par les médias. Ces dernières années, des scandales d’abus au sein de certaines Églises d’État ont profondément ébranlé la confiance des croyants et de l’opinion publique. La presse, toujours à l’affût de dérapages ou de comportements douteux au sein des institutions religieuses, suit de près l’évolution des initiatives comme ECCT. Les révélations sur des abus dans certains milieux ecclésiaux ont exacerbé la méfiance du public envers les Églises, en particulier concernant leur capacité à protéger les individus et à gérer les situations de crise. Ainsi, chaque action, chaque mesure préventive mise en place par les signataires de la charte ECCT peut contribuer à regagner la confiance des communautés et des médias. L’Église évangélique est désormais en mesure de démontrer qu’elle est capable de se protéger contre les abus et d’accompagner les victimes de manière sérieuse et respectueuse.
Des modèles à suivre et des défis à relever
En comparaison avec d’autres milieux chrétiens, notamment dans le protestantisme libéral ou dans certains mouvements évangéliques internationaux, la Suisse romande fait preuve d’une certaine avance en matière de prise de conscience et d’action contre les abus. Toutefois, des défis demeurent, notamment dans la formation des responsables de communautés et dans l’harmonisation des pratiques à l’échelle locale et nationale. La mise en place de structures adaptées, l’instauration de protocoles clairs et le suivi constant des actions sont des enjeux essentiels pour éviter les dérives et garantir une vraie culture de sécurité et de bienveillance.
L’implication de tous : un processus collectif
L’un des points forts de la charte ECCT est son caractère collectif : tous les signataires, qu’ils soient grandes fédérations ou petits réseaux locaux, sont invités à s’engager de manière concrète et à rendre compte de leurs progrès. La redevabilité ne se limite pas à un contrôle extérieur, mais s’inscrit dans une dynamique d’auto-évaluation et de soutien mutuel. Cela permet de créer un espace de confiance où chacun peut partager ses défis, ses réussites et ses difficultés, tout en apprenant les uns des autres.
Le rassemblement des signataires à Montmirail ne se résume pas à un simple bilan des actions passées, mais à un moment de partage, d’inspiration et de renouvellement des engagements. En se tenant ensemble, l’Église évangélique de Suisse romande envoie un message fort : elle prend au sérieux sa responsabilité envers les plus vulnérables, elle se donne les moyens d’agir et de prévenir, et elle est prête à rendre des comptes.
Conclusion : un pas vers un avenir encore plus sûr
La 3ème conférence de redevabilité de la charte ECCT est donc bien plus qu’un simple bilan administratif. Elle représente une étape décisive dans la construction d’une Église évangélique encore plus transparente, encore plus responsable et encore plus respectueuse des individus. En prenant des mesures concrètes pour prévenir et gérer les abus, les signataires montrent qu’ils sont prêts à répondre aux exigences de la société, des médias et surtout des croyants eux-mêmes. Pour que l’Église évangélique en Suisse romande puisse continuer à être une lumière dans la société, elle doit incarner les valeurs de justice, de sécurité et de respect, et cela commence par des actions concrètes comme celles proposées dans le cadre de la charte ECCT.
Plus d’infos sur le projet ECCT : https://stopviolationdelimites.ch/
07.01.2025 / Christian Kuhn, directeur RES
